Lettre à Michelle

Texte issu de l'atelier d'écriture du 09/02/2016 (durée : 1h15) 
=====================================

Chère Michelle,

Je ne puis oublier ton corps, ce corps qui depuis que je te connais, ne fait qu'amplifier mon désir pour toi. A mon premier regard, tout jeune puceau que j'étais, tu as donné à ma vie ce goût si spécial de l'envie. J'ai bien évidement commencé par l'envie de te revoir, puis celle de te toucher, et après notre premier baiser, l'envie de ta bouche. Que dire de l'envie de ton corps tout entier après que j'ai gouté à ta jouissance pour la première fois. Et quelle première fois, autant pour toi que pour moi. Je n'étais qu'un enfant accroché à ton corps, accroché à tes siens, tes lèvres, ta bouche, ton cul et, O Miracle, aspiré par ton con.

De cette initiation mutuelle, il est resté nos jeux, moi te dévorant le corps et toi te délectant du mien. Ma langue partout en toi tel le serpent biblique, cherchant ton pécher de jouissance. Et toi, dévorant mon vit, aspirant mes couilles juste à point pour te sustenter de mon foutre.

Promis, quand on reverra, on recommencera !

De nos jeux à deux, parfois à plus, nos découvertes, toujours plus loin, toujours meilleures. Avec tout ce foutre que j'ai déversé en toi, il est à se demander comment nous n'avons eu que deux enfants. J'en suis ravi, même si j'ai adoré chaque seconde de toi enceinte, chaque nouvelle courbe de toi, tes seins à chaque fois plus gros, plus beau, plus délicieux.

Comment ne pas oublier ma jouissance quand je te voyais offerte et prise par nos amis, léchée pas nos amies et assoiffée de leurs plaisirs. J'en ai déchargé des litres de sperme bien chaud sur toi, toute baisée, toute léchée, toujours superbe dans ta jouissance. Ton regard de braise à chaque coup de reins que je donnais à nos amantes.

Il ne me semble pas avoir jamais esquivé la moindre pratique sexuelle et sensuelle ensemble. Si chacun de nos éloignements, j'ai toujours adoré te savoir assouvie, par tes rencontres, et par tes récits, comme je savais que mes exploits t'humidifiaient de suite, permettant nos masturbations simultanées.

Quel ne fut notre soulagement quand les enfants quittèrent le nid, laissant à notre sexualité tout l'espace et le temps dont nos corps pouvaient se repaitre. C'est là que, tu te souviens, j'installais nos « jeux » dans la petite chambre, tous ces crochets, tous ces barreaux, toutes ces cordes à notre disposition, toujours plus de plaisirs, ton plaisir, mon plaisir, notre plaisir. Et j'avais bien fait d'insonoriser les murs découvrant tes capacités vocales lors de ces nouvelles jouissances. C'est à cette occasion que nous découvrîmes les jouets, des jouets de grands, des jouets de grands cochons comme il te plaisait à les appeler. Moi en toi, toi en moi, eux en nous, tout nous a dès lors été possible.

Et ce n'est pas l'âge avançant qui calma nos ardeurs, même si certaines choses devenaient difficiles, d'autres apparaissaient, avec d'autres jouissances.

Notre dernière fois fut pour moi telle la première, toujours autant d'envies et de jouissances, profitant de ton corps que je ne cesse d'aimer.

JE ne puis espérer pour nous le paradis, tellement la luxure et le stupre furent notre religion. Mais maintenant que tu es partie, où que tu sois, attends-moi, offerte, humide, chaude et salope comme tu as toujours vécu. Je te rejoins au plus vite, afin de jouir, pour l'éternité, de et avec toi, toi, mon aimée, mon amante, ma femme, mon univers, depuis aujourd'hui 72 ans.

 

#######

 

Réponse à Monsieur

=======================

Monsieur,

C'est le jeu et ses règles qui te menaient à la cave. Tu me connais comme je te connais. Oui tu sais titiller comme tu sais me gratouiller. Et il en va de même pour moi.

Cette cave, comme une ceinture de chasteté, ne soit s'ouvrir que bien lubrifiée de ma cyprine, jaillissante telle une huile bouillante, dépassant la loi de la physique, pour faire cherrer la bobinette, par ton esprit en moi.

Cette supplique ne fait qu'attiser la force de ma jouissance, moi, maîtresse, à ce moment même ton dieu, je ne peux être satisfaite.

Je sais que tu me connais, je sais que tu sais, mais j'ai envie de te découvrir nouveau. Fais-moi voyager, fais-moi rire, jouir, exploser par tes mots et tu seras libre, libre de jouir à nouveau.

Non je n'ai jeté ni bruler aucune de tes missives. Elles sont trop la marque de ma puissance. J'ai failli à plusieurs reprises être la juge clémente de ta peine mais non, tu ne le mérites pas. Les dés ont décidé, souffre encore de cette solitude qui exacerbe ton désir pour ta maîtresse. Mes pieds ne porteront pas encore la trace de tes lèvres sur eux, ni le reste de mon corps. Esclave tu es, esclave tu demeures.

Fais vibrer cette langue française qui, dans d'autres circonstances, sait me faire beaucoup de bien. Fais monter la rime en même temps que tu fais monter le désir. Joue des mots avant de jouer de mon corps. Explore les sens avant de faire exploser les miens. Que ta prochaine pluie de caractères arrose et fasse germer mon plaisir et t'ouvre la porte de la liberté, tel un oiseau revoyant la lumière. Prie-moi, avant de ne me prendre.

Mais apprends encore à patienter dans cette cave.